Heisenberg et le sage chinois

« J’ai entendu mon maître d’école dire que celui qui utilise une machine accomplit son travail machinalement. Celui qui fait son travail machinalement finit par avoir le cœur d’une machine et celui qui porte en son sein le cœur d’une machine perd sa simplicité. Celui qui a perdu sa simplicité devient incertain dans les mouvements de son âme. L’incertitude dans les mouvements de l’âme est une chose contraire à l’honnêteté. Ce n’est pas que je ne connaisse pas les choses dont tu me parles : j’aurais honte de les employer. »

 

Paroles d’un sage chinois rapportées par Werner Heisenberg dans La Nature dans la physique contemporaine, Gallimard, 1962.